Strasbourg, fière et solidaire
Kobryn 2026

Pour une planification touristique

Chaque année à Strasbourg, l’équivalent de dix fois la population résidante est accueillie, presque un million de nuitées sont réservées via des plateformes numériques comme Airbnb ou Booking, 1 500 escales de croisières sont enregistrées. Ces chiffres sont en augmentation. Le tourisme est devenu à Strasbourg un phénomène massif, omniprésent, et qui transforme profondément la ville.


Cette réalité met en lumière une grande contradiction. D’un côté, le tourisme est une source de richesse : il nourrit l’économie locale, dynamise les échanges interculturels et contribue au rayonnement de Strasbourg. Mais de l’autre, il est vecteur de nuisances et d’injustices : saturation des logements, perturbation de la vie de quartier, transformation des commerces au détriment des habitant·es, et un impact écologique inquiétant lié aux émissions de gaz à effet de serre, à la surconsommation de ressources et à la pression sur les infrastructures. Il incarne surtout un tourisme profondément capitaliste, où la concurrence entre les villes, la recherche du profit maximal par les plateformes numériques et les grands opérateurs l’emporte sur l’intérêt collectif et la qualité de vie des citoyen·nes.


Face à cette situation, réguler à la marge ne suffit plus. Strasbourg doit planifier sa politique touristique pour réorienter le tourisme vers un modèle responsable qui ne se déploie pas au détriment des habitant-es. Notre planification touristique s'appuiera sur trois leviers structurants : un cadrage strict des plateformes type Airbnb pour limiter la spéculation immobilière, une gestion active des flux touristiques, et une évolution ambitieuse du marché de Noël.

Engager le rapport de force face au tourisme de plateforme
Définir des quotas d’autorisations de meublés de tourisme et ainsi réserver des secteurs dans leur plan local d’urbanisme (PLU) pour les constructions de résidences principales.
Limiter à 90 jours par an la durée maximale pendant laquelle les résidences principales peuvent être louées à des touristes (au lieu de 120 jours aujourd'hui).
Renforcer drastiquement les moyens humains et matériels pour les contrôles, et faire appliquer la loi
Amende de 15 000 € en cas de dépassement du nombre de jours de location autorisé.
10 000 € en cas de défaut d'enregistrement d'un meublé de tourisme.
20 000 € en cas de fausse déclaration ou d’utilisation d’un faux numéro d’enregistrement.
Les excédents budgétaires liés à l’application des amendes seront utilisés pour la politique du logement à Strasbourg.
Intégrer Strasbourg au dispositif de la loi “SREN”, qui oblige les plateformes type Airbnb à transmettre les données détaillées à la ville, afin de mieux contrôler les dérives.
Informer par courrier l’ensemble de copropriétés sur les droits et devoirs liés aux meublés touristiques, notamment:
Le droit des copropriétaires à interdire les meublés touristiques dans leur bâtiment.
L’obligation de déclarer les meublés touristiques en AG de copropriété.
Pour une gestion active des flux touristiques
Instaurer un péage pour les autocars de tourisme au niveau des 4 dessertes actuelles, avec obligation de réservation en amont auprès des services de la ville, et y installer des agent·es. Donner une limite temporelle au stationnement des autocars dans ces dessertes. Interdire la dépose sauvage et limiter leur accès au centre-ville.
Installer des toilettes publiques au niveau des déposes de car.
Limiter le nombre de bateaux de croisière faisant escale pour la demi-journée à Strasbourg, symbole d’un tourisme néfaste pour notre ville et nos commerces locaux.
Travailler en partenariat avec les agences de voyage pour proposer des tours qui évitent la concentration de visiteur.euses dans l’hypercentre.
Donner les moyens à la Police municipale de faire respecter les droits et les devoirs des visiteur.euses.
Freiner l’essor des Free tour en privilégiant les porteur·euses de carte de guide-conférencier et en commençant par un travail sur le développement de la formation de guide-conférencier·ière à Strasbourg, et un accompagnement des personnes qui proposent des Free tour volontaires.
Refaire du marché de Noël une fête populaire
Décentraliser le marché de Noël : étudier la possibilité d’investir d’autres quartiers de la ville. Cette décentralisation sera planifiée dans une logique de substitution (remplacer les lieux existants pour aérer le centre-ville) et non d’addition.
Développer le “marché off” et lui donner une plus grande place pour y faire accéder plus de producteurices locaux.
Poursuivre la promotion de produits locaux, durables et à des prix accessibles pour les contenus des stands.